L'enfant et la sieste
Pas besoin d’être un grand chercheur pour constater que, quand les yeux piquent de sommeil, on a davantage de difficulté à se concentrer, on se prend à relire la même phrase plusieurs fois, pour l’oublier aussitôt. Mais, à l’échelle des petits, le repos prend une dimension bien plus vertigineuse sur le plan pédagogique.Durant la première année de sa vie, le nourrisson va progressivement passer d’un rythme ultradien, où le sommeil occupe les deux tiers de son temps, réparti entre la journée et la nuit, à un rythme circadien, basé sur un cycle de vingt-quatre heures, où il complète sa nuit avec quelques siestes. Pendant la petite enfance, de 3 à 5 ans, le bambin dort encore dix à treize heures, avec un sommeil de nuit et une sieste en début d’après-midi qui disparaîtra progressivement avant l’âge de 6 ans.Beaucoup de mécanismes se déroulent pendant qu’il dort : la croissance, la maturation cérébrale, le développement du système immunitaire et du système cognitif. Mais aussi la consolidation des apprentissages. Ainsi, l’influence du sommeil sur les apprentissages se joue sur deux niveaux. Avoir bien dormi fournit au petit élève les conditions cognitives optimales pour acquérir de nouvelles connaissances ; bien dormir, après avoir appris, permet de les consolider.Cela fonctionne aussi avec la sieste. Une étude menée, en 2014, par les psychologues américaines Sophie Williams et Jessica Horst a montré son importance sur l’acquisition de nouveaux mots. Non seulement les enfants de 3 ans habitués à la sieste avaient mieux retenu le vocabulaire (par rapport à ceux qui ne la faisaient pas) quelques heures après celle-ci, mais également le lendemain et les sept jours suivants. Le sommeil des enfants est donc primordial.